L’attractivité de la Branche métallurgie mise à mal !
Tous les partenaires sociaux de la Branche métallurgie avaient en tête l’année 2025 comme l’An 1 de la négociation de la grille des minima conventionnels de Branche.
Après trois séances de négociations durant lesquelles chacune des parties a pu faire entendre leurs difficultés, leurs attentes, les propositions de l’UIMM restent très en deçà de ce qui pourrait engager une signature de la FGMM-CFDT.
Lors de la révision de la grille fin 2023, juste avant le déploiement de la convention collective, les partenaires sociaux avaient pris en compte dans la négociation l’inflation galopante et plutôt bien anticipé l’inflation de l’année 2024 permettant de conserver une grille de salaire conventionnel acceptable.
Les dernières hausses du SMIC et les prévisions de l’inflation 2025 sont pour la CFDT, dans la droite ligne des négociations passées, un point de référence. Ces points le sont aussi pour toutes les Branches professionnelles suivies par la FGMM-CFDT.
C’est ainsi que nous avons signé des revalorisations de 1,5 % dans la Branche du SDLM, 1,6 % dans la Branche du Froid, 1,9 % dans la Branche de la récupération.
Dans les Branches des métiers industriels, comme celle de la Chimie (1,6 %) par exemple, on retrouve ces mêmes niveaux d’augmentation des grilles.
La proposition de l’UIMM d’une augmentation moyenne de 0,9 %, largement inférieure à l’inflation prévisionnelle, se traduirait par une perte du pouvoir d’achat des salariés de la métallurgie et serait un très mauvais signal pour la Branche.
Pour la FGMM-CFDT, c’est totalement inacceptable. Nous ne signerons pas cet accord !
En proposant une grille de salaire au rabais, une revalorisation de seulement 0,6 % sur un des coefficients de la grille qui compte le plus d’ouvriers, au mieux 1,1 % sur des coefficients peu utilisés, l’UIMM nie la réalité, augmente la difficulté de recrutement. Déjà en manque de main-d’œuvre, les salariés des métiers en tension se tourneront vers des Branches qui proposent des salaires bien plus attractifs.
À cela vient s’ajouter une divergence sur les éléments qui constituent le salaire minimal de Branche. L’UIMM a passé des consignes auprès de ses adhérents, ce que nous ne partageons pas. Avec la lecture patronale, les salariés qui travaillent en équipe ou encore les salariés fidèles à l’entreprise peuvent se retrouver pour un même salaire annuel avec un taux horaire moins élevé que les salariés en journée ou sans ancienneté.
Ces applications sont bien éloignées de la volonté partagée en son temps par les négociateurs. Face à cette situation et sans un changement de position de l’UIMM, la FGMM-CFDT portera le sujet devant les tribunaux.
t.laurent
19 février 2025