STMicroelectonics : la CFDT Inquiète suite aux annonces de suppressions d’emplois
En novembre 2024, le PDG de STMicroelectronics, Jean Marc CHERY, a annoncé aux élus qu’un changement de modèle industriel était nécessaire. Cette décision a un impact énorme en France, car les trois principaux sites de production, à savoir Tours, Rousset et Crolles ne sont pas saturés. En avril 2025, la Direction a annoncé 2 800 départs dans le monde, hors attrition.
2 500 salariés seront appelés à se repositionner sur un nouvel emploi dans l’entreprise.
La Direction exprime que ces décisions découlent de choix stratégiques de l’entreprise, notamment dans le secteur automobile, d’un marché des semi-conducteurs complètement changeant depuis la fin de la pandémie de Covid-19 mal évalué, et des incertitudes que les États-Unis et la Chine font planer sur le secteur.
En vue d’inciter ces départs, la Direction a décidé de mettre en place un simple accord standard de Gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Nous ne sommes pas dupes, cette GEPP est un Plan de départs volontaires (PDV) déguisé, à cause des aides publiques conséquentes que notre société reçoit chaque année.
À ce titre, que pense l’État Français après son soutien au lancement d’une ligne de production GaN à Tours, de la déclaration de la Direction selon laquelle STMicroelectronics Tours n’aura pas vocation à faire de l’activité GaN en volume, et que ce sera la mission exclusive de Catane en Italie ?
Les salariés, par le biais de leurs représentants CFDT, expriment leurs inquiétudes. À ce jour, nous estimons que les mesures visant à maintenir l’employabilité des salariés désireux de rester dans l’entreprise ne sont pas à la hauteur. Nous craignons que la Direction pousse les départs au détriment des mesures favorisant la formation et la reconversion professionnelle vers les métiers en croissance et les projets critiques.
Nous sommes tout autant préoccupés par l’absence d’adaptation des objectifs de chiffre d’affaires et de bénéfices, au regard d’une restructuration majeure notamment à Crolles200 et Tours. Nous sommes très inquiets des conditions de travail que ces décisions vont imposer aux salariés qui resteront, au fur et à mesure que leurs collègues partent.
Pour le volet « manufacturing », le site de Tours nous préoccupe particulièrement, car les projets industriels proposés pour ce site par la Direction restent encore très flous, basés sur une nouvelle activité de PLP (panel level packaging) dont on ne sait pas si la finalité sera de la production en volume ou juste du prototypage.
Pour les salariés hors « manufacturing » (OPEX), notamment pour les ingénieurs et cadres, nous n’avons eu que des informations minimales qui ne nous permettent pas du tout d’évaluer les conséquences.
Nous jugeons que la gestion de cette séquence par notre Direction France manque cruellement de solidité. La CFDT est plus que mobilisée pour remonter les diverses inquiétudes et proposer des revendications concrètes.
Plus que jamais, l’objectif de la CFDT est de limiter les conséquences négatives sur les salariés, au travers des négociations, des instances, mais surtout en étant au plus proche des attentes des salariés et de la pérennité de notre industrie en Europe.