Mittal : pour la FGMM-CFDT, tout est financièrement orchestré, hier ArcelorMittal et maintenant Aperam
Focalisé sur les annonces décomplexées de multiples restructurations, délocalisations de pans d’activités en Inde et dans l’Est de l’Europe, de PSE du groupe emblématique ArcelorMittal, Mittal laisse opérer sa stratégie silencieuse de quête de compétitivité sur le continent européen.
Certes, la crise de l’acier est réelle en Europe. Mais ArcelorMittal avait le temps et les moyens d’être vertueux en poursuivant ses investissements en Europe, tout en demandant une réforme du marché de l’acier, plutôt que de jouer la carte du rapport de force brutal et de stopper les capex, puis d’annoncer, au fil de l’eau, de plus en plus de restructurations, jusqu’à obtenir gain de cause, car ce n’est pas lui, mais les salariés qui payent le prix fort de cette politique. Le Groupe aurait pu se donner du temps avant de procéder à une nouvelle fragilisation des outils en Europe.
Aujourd’hui, après avoir joué la carte du chantage à l’emploi, la première brique du projet de décarbonation a fait son effet de manche, car à ce stade nous n’avons pas les tenants et aboutissants sur les conditionnalités d’aides mises en œuvre entre Mittal, l’Europe, et la France.
Un goût amer pour les salariés sur l’hôtel du sacrifice, Mittal obtient des aides publiques tout en continuant de diminuer les effectifs, et on peut le tolérer.
La CFDT ArcelorMittal demande plus d’explications et de précisions sur le financement et le calendrier des investissements. Lors du prochain Comité d’entreprise européen qui aura lieu les 20 et 21 mai au siège au Luxembourg, les élus CEE n’ayant eu aucune information à ce jour, hormis le communiqué de presse d’ArcelorMittal, ceux-ci exigeront une totale transparence.
Et sans faire de bruit, se profile le même scénario, plan de délocalisation en Inde pour Aperam (Mittal) à la même échelle européenne que celui d’ArcelorMittal : la même règle des 10 % d’optimisation des coûts alors que la situation financière positive.
Une stratégie financière totalement décomplexée.
La FGMM-CFDT en appelle aux États membres concernés pour réagir, afin que la sidérurgie aux deux tiers sous la manne de Mittal ne sombre pas à cause de prises de décisions à la va-vite, mais afin qu’ils abordent communément les possibilités de préserver l’emploi, l’activité et d’instaurer des conditionnalités des aides publiques à l’empreinte carbone.
t.laurent
19 mai 2025