Lizicreuzet : la CFDT veut obtenir une diminution des suppressions d’emploi et une contribution de la holding
Environ deux cents postes sont menacés chez Lizicreuzet, entreprise de 900 salariés spécialisée dans l’aéronautique, située à Marmande (Lot-et-Garonne). Il y a deux semaines, la Direction a annoncé un PSE aux deux organisations syndicales présentes. Pour la CFDT, le projet d’économies de 6,5 millions de la masse salariale ne tient pas compte d’éléments financiers comme les 80 millions d’euros de réserve du groupe et les 10 millions d’euros de prélèvements par la holding (sous forme de FEES) pour cette année. De plus, il ne tient pas compte non plus des négociations nationales sur l’APLD et l’ARME, dispositifs alternatifs au PSE.
La CFDT est convaincue que l’entreprise force le trait en imposant en France autant de suppressions de postes, car elle constate qu’une partie de la production de l’entreprise était déjà en voie de délocalisation vers l’une des filiales du groupe en Pologne, avant le confinement. C’est le cas de la finition des aubes de réacteurs, réalisée dans le Lot-et-Garonne, qui a été progressivement transférée pour des raisons de coûts de main-d’œuvre en Europe de l’Est. Aujourd’hui, ce sont 25 postes concernés par cette course à la compétitivité. La CFDT constate qu’il y a donc dans ce cas, une accélération d’une tendance à la désindustrialisation pour cette partie de l’activité française. Alors que, dans un même temps, sous la pression du patronat, les entreprises françaises vont bénéficier d’avantages sur la baisse des impôts de production en vue de freiner les délocalisations. Si les volontés politiques vont vers une relocalisation ou une localisation de nouvelles activités, la CFDT souligne qu’il serait appréciable d’en voir la concrétisation.
Les consultations sur le plan social ont démarré la semaine dernière. La CFDT veut absolument obtenir une révision à la baisse des suppressions d’emplois et une réversion partielle des 10 millions de FEES prélevés par la holding Lizi (détenues à hauteur de 19 % par la famille Peugeot) pour financer un maintien des emplois. De plus, la CFDT suggère que les bonus laissés dans les comptes de l’entreprise par les actionnaires fin 2019 à la suite du coronavirus soient mobilisés. Pour la CFDT, il y a donc là un ensemble de leviers financiers capable d’atténuer les conséquences sociales du PSE qui vient d’être annoncé.
Il n’y a pas de fatalité pour ceux qui s’en donnent les moyens, mais il n’est pas certain que ces moyens soient également partagés.
t.laurent
8 octobre 2020