Finances publiques : pour la FGMM-CFDT le gouvernement ne cherche pas l’argent où il se trouve
La conférence de presse du Premier ministre, François Bayrou, si elle dresse un état des lieux factuel de l’état des finances publiques, propose des solutions profondément injustes pour le monde du travail.
L’annonce de la mesure choc de suppression de deux jours fériés ne sert que d’épouvantail, dans une série de mesures visant surtout à faire porter la dette que sur les salariés et les plus vulnérables. L’INSEE a démontré que la suppression d’un jour férié n’apportait que 0,06% de PIB, car ce jour férié participe à la croissance par les dépenses de loisirs qui disparaissent quand il est travaillé.
Si l’État veut trouver 44 milliards, le Premier ministre devrait se pencher plus précisément sur le rapport sénatorial qui estime à 211 milliards les aides et avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises et pour lesquels la mesure de la conditionnalité est inexistante.
Des avantages fiscaux se composant par exemple d’exonérations de charges pour les salaires inférieurs à 1,6 SMIC qui au lieu de produire de l’emploi ne sont que des trappes à bas salaire qui enferment les travailleurs dans des revenus modestes, voire sans évolution possible.
Les équipes de la FGMM-CFDT nous font régulièrement part des pratiques déloyales des entreprises qui savent abuser des aides de l’État, notamment avec le Crédit impôts recherche qui est attribué même si l’entreprise délocalise sa recherche en Inde. C’est aussi l’abus d’APLD pour certains salariés alors que dans la même entreprise on demande des heures supplémentaires à d’autres.
Novasco, Aperam ou ArcelorMittal en sont les derniers exemples. Ce dernier avait même obtenu de l’argent public pour des investissements de décarbonation qui n’ont jamais eu lieu, et ArcelorMittal supprime maintenant des emplois en menaçant tout l’écosystème de la production d’acier en France pourtant nécessaire à la souveraineté nationale.
Le Premier ministre pense pouvoir accentuer la production en France et réduire le déséquilibre de la balance commerciale en continuant le démantèlement et la dérégulation du socle social. Il devrait plutôt se pencher sur le cynisme et la stratégie mortifère de certains grands groupes qui n’obéissent qu’à la gloutonnerie court-termiste du versement de dividende aux actionnaires et qui sont la principale cause de la mort à petit feu de l’industrie française et de son tissu de PME.
La FGMM-CFDT regrette que la politique du gouvernement continue ses annonces pour réduire la dette publique en pointant du doigt les travailleurs et les plus vulnérables et ne s’occupe pas avec force et détermination des causes réelles de la destruction de l’emploi, du savoir-faire et de l’industrie française.