Automobile : la CFDT appelle la filière à se transformer pour une plus grande résilience
Les délégués syndicaux de la CFDT métallurgie des constructeurs et équipementiers de l’automobile ont participé à deux jours de travaux sur la filière automobile le 5 et 6 avril 2022.
Les échanges entre les représentants syndicaux des constructeurs et ceux des sous-traitants de l’automobile mettent bien en évidence les dommages concrets occasionnés par l’absence de solidarité intra-filière dans un temps où les fondements du secteur automobile sont réinterrogés par les évolutions technologiques. Il en ressort la nécessité d’organiser des États généraux de la filière automobile pour donner de la visibilité aux différents acteurs et permettre d’agir dans les territoires (bassins d’emploi) pour le maintien de l’emploi, et pour œuvrer à l’émergence de nouvelles activités en accompagnant les nécessaires transformations.
Autre sujet d’inquiétude de la CFDT, la résilience de la filière automobile. La guerre en Ukraine met une nouvelle fois en évidence l’absence de résilience de la filière automobile européenne alors que les États-Unis et la Chine semblent mieux résister sans doute du fait de leur taux d’intégration supérieur à celui du Vieux continent. Les délégués syndicaux CFDT rejettent l’idée qu’une accélération de la diversification des chaînes d’approvisionnement sur tous les continents réponde au besoin de résilience généré par les crises de la filière automobile, que les crises soient liées au Covid, aux semi-conducteurs ou aux conflits ou perturbations géopolitiques.
La CFDT appelle la filière à se réorganiser pour augmenter son taux d’intégration européen. Elle estime que la logique qui voudrait qu’on produise des voitures en Chine pour les Chinois, en Inde pour les Indiens, en Europe pour les Européens, en Amérique pour les Américains, en Afrique pour les Africains… doit prévaloir pour des raisons de stabilisation de l’emploi sur les différentes plaques industrielles, de réduction de l’empreinte écologique globale, de gestion rationnelle et circulaire des ressources.
Les représentants CFDT sont convaincus que la valorisation des émissions carbone doit devenir un critère de choix effectif dans les processus de décisions d’achats et d’investissement dans les entreprises de la filière.
La CFDT en appelle donc à la responsabilité sociale des entreprises de Rang 1, que ce soit chez les constructeurs ou les équipementiers, pour qu’ils changent leurs logiques d’achats de biens et services, les recentrent sur des plaques industrielles cohérentes conciliant les enjeux de marché, économie, emploi et écologie.
t.laurent
11 avril 2022