Airbus Plan Social « Odyssey » : préserver les salariés et leurs compétences pour que l’industrie aéronautique sorte de la crise en position favorable
Le 30 juin dernier, la Direction d’Airbus a annoncé 15 000 suppressions de postes en 12 mois sur le périmètre Airbus Avions (90 000 salariés dans le monde) et plus de 5 000 en France afin de faire face à la crise du Covid-19.
Les suppressions de postes envisagées en France se répartissent ainsi :
- 4 250 postes chez Airbus.
- 980 au siège à Blagnac (9 000 salariés).
- 2 400 dans l’établissement de Toulouse (14 100 salariés).
- 480 dans celui de Nantes (2 500 salariés).
- 380 à Saint-Nazaire (3 100 salariés).
À ces suppressions, il faut ajouter 700 postes chez Stelia Aerospace (4 000 salariés en France) et 180 chez ATR (1 200 salariés).
La CFDT tient à rappeler ici que depuis le début de la crise à la mi-mars et à l’arrêt ou la baisse de commandes du principal donneur d’ordre Airbus, toute la filière est en détresse avec l’annonce de nombreuses réductions de postes et plans sociaux chez les sous-traitants, intérimaires et prestataires.
Pour Airbus, Guillaume Faury son PDG a déclaré ne pas totalement exclure des licenciements contraints pour parvenir à ce résultat. La CFDT reconnaît la profondeur de la crise que traverse l’industrie aéronautique et craint le prolongement de celle-ci jusqu’à fin 2022. Elle considère néanmoins qu’Airbus est en position de leader mondial dans les avions civils, d’autant que la reprise devrait s’amorcer sur le secteur des monocouloirs où Airbus avec la famille A320 domine Boeing avec un 737MAX à l’arrêt.
La CFDT rappelle aussi qu’Airbus a subi peu d’annulations de commandes au cours des derniers mois et dispose toujours d’un carnet de commandes de 7 600 appareils, soit environ 10 ans de production.
Elle redoute qu’une saignée aussi rapide des effectifs ne permette pas de conserver toutes les compétences dont Airbus aura besoin lorsque la crise sera passée. Continuer les efforts de recherche paraît essentiel à la CFDT afin d’être leader pour un avion à faible émission de CO2, alors que 80% des programmes de recherche ont été ralentis.
La CFDT demande à la Direction d’Airbus de revoir son objectif de suppressions d’emploi à la baisse. Elle rappelle que des mesures de licenciement seraient inacceptables, étant donné qu’Airbus n’a pas jugé souhaitable l’intervention des États au capital de l’entreprise, que la société utilise massivement le financement national du chômage partiel (pouvant aller jusqu’à fin 2022) et se dit satisfaite du plan français de soutien au secteur aéronautique qui doit maintenant se concrétiser en actes.
t.laurent
2 juillet 2020