Airbus : la CFDT en CSE questionne sur les effets concrets de la crise ukrainienne sur l’entreprise
Chez Airbus, la CFDT constate que la guerre en Ukraine aura des conséquences sur la filière aéronautique en 2022, alors que celle-ci espérait rebondir. Elle estime qu’à court terme, la fermeture de l’espace aérien russe va rallonger beaucoup de vols. Les compagnies aériennes vont voir leurs revenus baisser, elles augmenteront le prix de leurs billets, ce qui pourrait entraîner une baisse du trafic et du fret. Mais, par rapport aux carnets de commandes d’Airbus et Boeing et aux livraisons totales prévues en 2022, la CFDT estime que l’exposition à la crise russo-ukrainienne sera faible.
Chez des avionneurs comme Airbus, la hausse des coûts de production liée à l’explosion des prix de l’énergie et de ceux des matières premières (nickel, aluminium, acier et titane, utilisé sur tous les modèles, mais dont le premier fournisseur est russe) ainsi que la baisse des activités de maintenance, réparation et révision, vont se faire sentir. Et les revenus des avionneurs devraient baisser. Mais, avant même le déclenchement de la guerre, Safran et Airbus avaient constitué des stocks de titane pour faire face à la hausse des prix. Et beaucoup d’acteurs se reportent aujourd’hui sans attendre pour le titane sur d’autres fournisseurs que le forgeron russe VSMPO, d’autant plus que la France peut recycler des chutes de titane (qui représentent 80 % du titane acheté) grâce à une filiale d’Aubert & Duval qui, une fois redressée, passera sous contrôle d’Airbus et Safran. Restera le manque à gagner sur les opérations de maintenance, réparation et révision, mais il sera contenu. La flotte russe a 900 appareils, dont 304 Airbus, essentiellement en leasing. Il y a un risque de sortie durable de la maintenance, réparation, révision de la flotte russe et de sous-traitance de ce marché à la Chine.
Pour bien contrôler la situation, la CFDT s’organise avec ses élus pour poser les questions suivantes dans les CSE :
Quelle exposition du chiffre d’affaires de 2022 et des années à venir aux clients et prospects russes, ukrainiens, et biélorusses ?
Quelle dépendance aux fournisseurs russes, biélorusses ou ukrainiens ? Quelles matières, quelles pièces avec quel niveau de visibilité en matière de stocks, quelles alternatives possibles, à quels coûts et dans quels délais ?
Quelles conséquences sur les coûts de production ?
Les cibles du budget 2022 – en commandes, CA, plan de charge, résultats sont-elles remises en cause ?
Quel est le plan d’adaptation engagé ? Quelles sont les économies visées ? Comment ?
t.laurent
29 mars 2022