Lors d’une conférence de presse organisée conjointement par la FGMM-CFDT et la Confédération CFDT, les DSC Jean Marc Vecrin d’ArcelorMittal, Lionel Dores d’Apéram, Kévin Baroth de NovAsco et Julien Delepine de Thyssenkrupp ont pu exposer leurs craintes quant à l’avenir de la sidérurgie en Europe et plus particulièrement en France. Christèle Khelf, Secrétaire générale adjointe de la FGMM et Marylise Léon, Secrétaire générale de la CFDT ont également débattu avec les journalistes présents.
Alors qu’il aurait été possible que l’on parle de la sidérurgie, à l’occasion de sa décarbonation et du rebond industriel, c’est finalement un nouvel épisode de fermetures et de délocalisations qui émaille l’actualité. Il semblerait que le Covid et les crises géopolitiques ne nous aient rien appris quant à l’importance de l’industrie et de ses composantes les plus stratégiques. La CFDT entend rappeler que l’Europe, et singulièrement la France, ne peut devenir un continent dépourvu d’activités sidérurgiques. Ce secteur est l’épine dorsale de l’écosystème industriel.
La sidérurgie n’est pas régie aujourd’hui par des règles d’un marché juste. Des surcapacités chinoises aux droits de douane de Trump, la sidérurgie mondiale n’a de marché que le nom.
Le marché de l’énergie en Europe a été défaillant au cours des années passées. Pour une industrie comme la sidérurgie, à haute intensité capitalistique et de cycle long, visibilité et stabilité sont déterminantes.
Les installations sont vieillissantes par manque d’entretien et d’investissement, ce qui fragilise la capacité de monter en volume de production.
Dans ce contexte, la CFDT se félicite des premières réponses apportées par la Commission européenne dans son plan acier. Mais cette réponse aussi indispensable qu’elle peut être ne suffira pas. L’urgence est aujourd’hui à la protection de la sidérurgie en France (et en Europe). La CFDT souhaiterait que les travailleurs et les usines soient protégés, car l’un comme l’autre souffre aujourd’hui des choix passés ou actuels de leurs actionnaires.
Les alternatives existent
Comme dans certains pays européens, un profil financier mixte (participation de l’État et/ou des salariés) et un dialogue social de haut niveau (codécision, forte implication des représentants du personnel, etc.), la révision de la gouvernance des entreprises sidérurgiques historiques seraient des solutions viables pour la sidérurgie.
La FGMM-CFDT, conjointement avec la Confédération, dans les prochains jours, adressera un courrier au ministre de l’Industrie, au Premier ministre et à Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif pour la prospérité et la stratégie industrielle de la Commission européenne) afin d’obtenir l’organisation d’une table ronde avec toutes les parties prenantes pour évoquer la situation et les pistes envisagées par la CFDT.