ArcelorMittal : il y a urgence à stopper les pertes d'emploi et fermetures de sites
Le temps des discours politiques est révolu, des actions concrètes doivent être menées sans attendre, car nous assistons à un vrai désastre industriel. La délocalisation des fonctions support en Inde, l’investissement aux États-Unis, la mise sous cocon des investissements industriels à empreinte carbone, les sites perfusés à l’APLD, la guerre commerciale agressive et géopolitique nous faisaient craindre des heures sombres pour les salariés d’ArcelorMittal et globalement pour la sidérurgie européenne.
Nous y sommes, ArcelorMittal, enclenche un démantèlement des sites en France, lent, violent dans la méthode et décomplexé. Les annonces en CSEC mercredi 23 avril visant à la suppression de 636 emplois dans le Cluster Nord d’AMF ont fait l’effet d’un véritable coup de massue. Nos élus ne s’attendaient pas à une telle ampleur.
De plus, le dispositif APLD était censé protéger les salariés de tout plan social et de la suppression d’emplois. Mais, aujourd’hui, force est de constater que la réalité est tout autre. Après avoir profité au maximum des aides publiques, la Direction d’AMF balaye d’un revers de main tous les aspects sociaux de ce mécanisme. La FGMM-CFDT et la CFDT, après avoir entendu les nombreuses réactions à chaud de responsables politiques s’interrogent sur le poids de chacun face à Mittal.
Pour stabiliser et développer le secteur, l’UE et les États membres doivent déployer des plans de relance pour une production industrielle durable, en assortissant tous les fonds publics de conditionnalités sociales strictes. Oui, il faut des aides publiques, quand le privé ne peut assumer seul les investissements colossaux de long terme que la décarbonation et la transition énergétique imposent. Mais ces aides doivent être conditionnées à des engagements en termes d’empreinte carbone industrielle, en termes d’emploi, d’encadrement des profits et de garanties de non-fermeture des sites industriels.
L’acier n’est pas un secteur comme les autres, il est l’épine dorsale de l’écosystème industriel européen et un élément clé de la transition écologique et la décarbonation de notre économie (électromobilité, transition énergétique, etc.). Nous avons besoin de solutions d’urgence mais également de piloter une réelle stratégie industrielle en France et en Europe qui puisse investir dans notre avenir tout en faisant face aux difficultés du secteur et en pesant contrer la logique court-termiste d’ArcelorMittal. Tout doit être entrepris pour préserver les emplois et les compétences dont nous avons besoin pour soutenir la sidérurgie dans nos territoires et notre autonomie stratégique européenne.
t.laurent
29 avril 2025