ArcelorMittal Europe : la CFDT Métallurgie dénonce la délocalisation des fonctions support en Inde
Le 11 février, un Comité d’entreprise européen extraordinaire a eu lieu avec un ordre du jour vague. À la suite de cela, des CSEC extraordinaires ont été organisés dans différentes entités françaises, et des réunions similaires ont eu lieu dans d’autres pays européens.
La Direction d’ArcelorMittal a expliqué que les incertitudes économiques persistantes en Europe continuent d’affecter le marché et les résultats de l’entreprise. Les initiatives de réduction des coûts déjà mises en place ne leur suffisent pas, le groupe est en deçà des pratiques de rentabilité de référence dans plusieurs domaines.
Un projet de délocalisation des fonctions support (RH, finances, achats, ventes et marketing, supply chain et informatique) vers un « Business Service Hub » en Inde a été présenté. Les sociétés françaises impactées seraient AMF, AMDS, Construction, Industeel et Wire. Depuis 2008, un Business Center Of Excellence (BCOE) en Pologne a déjà concentré de telles fonctions, comptant aujourd’hui plus de 1 000 salariés.
La Direction a présenté un planning rapide :
• De février à avril : Ateliers locaux pour analyser les tâches par processus et périmètre afin d’identifier celles à délocaliser.
• Mai : Information-consultation avec le CEE et mise en place du Hub en Inde au second semestre 2025.
Aucun chiffre n’a été communiqué sur les transferts et leurs impacts en termes d’emplois. La CFDT s’oppose fermement à cette stratégie de réduction des coûts au détriment des emplois en France, soulignant les conséquences humaines et sociales. Cette stratégie entraînera des suppressions de postes et une dégradation du climat social.
Parallèlement, Monsieur Matthieu Jehl, CEO du Cluster France Nord et responsable du projet de décarbonation, a annoncé son départ du groupe cette semaine. Les équipes de décarbonation se réduisent, et les équipements souffrent, alors que le groupe bénéficie de subventions sans contreparties sociales.
La CFDT exige :
• La mise en place d’un suivi dans chaque CSE d’établissement concerné dès février.
• Une information-consultation du CEE en bonne et due forme.
• Des contreparties sociales pour les aides fournies.
Un droit d’alerte a été voté à l’unanimité sur ArcelorMittal France, la plus grande société du groupe avec plus de 7 000 salariés, avant même ces annonces de délocalisation. Des réponses concrètes sur la stratégie de décarbonation sont attendues.
Pour la CFDT, la délocalisation des fonctions support en Inde, l’investissement aux États-Unis, la mise sous cocon des investissements industriels à empreinte carbone, les sites perfusés à l’APLD, la guerre commerciale agressive et géopolitique font craindre des heures sombres pour les salariés d’ArcelorMittal et plus globalement pour la sidérurgie européenne.
t.laurent
14 février 2025