Renault : la CFDT satisfaite d’un nouveau plan, qui permet la transformation de l’entreprise
Le plan RENAULuTION apparaît après plus de 2 ans d’absence de vision stratégique et d’une crise sanitaire qui semble ne pas se terminer. Depuis son arrivée en juin 2020, M Luca de Meo a pu mesurer la capacité des salariés, face à la crise, à continuer à fournir des efforts. C’est durant cette crise qu’on été commercialisés les produits phares de la gamme actuelle et que le plan a été construit par des experts du groupe.
La CFDT accueille ce plan avec satisfaction du fait que ce dernier doit projeter l’entreprise vers le futur, par une transformation que la CFDT appelle de ses vœux depuis 2016 (date du dernier accord « CAP2020 »). Ce plan invite à changer d’approche en mettant en avant la valeur plutôt que le volume, c’est en soit une révolution, mais qui ne devra pas trop pénaliser les usines ni la recherche et le développement.
La nouvelle structuration par marques est une des clefs de cette valorisation recherchée, avec de l’optimisation technique (pour Dacia-Lada), de la technologie embarquée et connectée (pour Renault) et de l’audace pour Alpine.
Un effort significatif devrait être mis sur l’intelligence artificielle pour clairement se démarquer et devancer la concurrence, mais également pour assembler un VE (ou deux) à moins de 20 000€ en France, ce qui est prometteur ; la CFDT est convaincue depuis des années que produire un véhicule de segment B en France est possible et qu’il est temps de rééquilibrer les capacités en Europe.
L’objectif de faire 30 % du C.A. hors business auto commence aujourd’hui et prendra de l’ampleur dans la troisième « phase Révolution », c’est également un gage d’investissement sur le futur, nécessaire face à l’évolution du marché !
L’annonce d’un partenariat sur l’hydrogène avec Plug Power, si elle pourrait être une bonne nouvelle, pose question dans le sens où elle intervient la semaine suivant l’annonce du Gouvernement de la création d’un « conseil national de l’hydrogène » qui mobilise tous les acteurs nationaux de cette filière avec des fonds de l’Etat et l’objectif affiché de créer avec 23 États européens un Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). Ce partenariat ne donne pas un bon signal envers la filière automobile France en général !
La confirmation du poids de l’Alliance dans la réussite du plan rassure la CFDT. De la même manière, l’engagement de changer le mode de relation avec les fournisseurs et équipementiers est une bonne chose pour la filière dans son ensemble, mais la CFDT attend la déclinaison concrète de ces engagements (voir le partenariat avec Plug Power).
Cette transformation qu’appelle de ses vœux M de Meo, doit permettre de repenser l’innovation sociale. La CFDT répond « Chiche, on relève le défi !». Nous avons fait de nombreuses propositions depuis 2013, mais qui sont malheureusement restées lettres mortes. La CFDT est prête, encore faut-il que la confiance s’installe et qu’on l’écoute ainsi que les salariés !
Ce plan est une première étape qui doit permettre de redonner un sens collectif, un lien avec une stratégie RSE à revoir et une « raison d’être » qui prenne en compte toutes les parties prenantes de l’entreprise. L’urgence est donc de se mettre autour de la table et de commencer à réfléchir à la RENAULuTion sociale du groupe.
t.laurent
15 janvier 2021