Walor/Mutarès : défaillances des sites de Bogny-sur-Meuse et Vouziers
Paroles, paroles : les salariés veulent des actes !
Une réunion s’est déroulée à la Préfecture des Ardennes mercredi 9 octobre, sous l’égide de la DEETS, avec les dirigeants du groupe Walor/Mutarès et les représentants des salariés des deux sites industriels ardennais, une demande formulée publiquement par la CFDT depuis le 5 juillet dernier.
• Pendant près de 2 heures, les dirigeants de Walor/Mutarès ont déroulé un argumentaire où les représentants des salariés n’ont rien appris : aucune perspective, aucun engagement sur l’accompagnement des salariés, aucune information sur un Plan social éventuel, …
• Pire, en parallèle, les incertitudes sur l’état des finances du groupe Walor/Mutarès (activités partielles, retards ou non-paiement de fournisseurs) fait désormais craindre un effet domino dans le groupe qui comprend 5 autres sites industriels en Pays de la Loire, Normandie, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
Le groupe Walor acheté en 2023 par le groupe financier allemand Mutarès qui n’a pas investi, malgré les engagements au moment de la reprise et malgré des aides publiques perçues ces dernières années, notamment 300 000€ à Vouziers et 1 500 000€ à Bogny. Mutarès n’a pas tenu ses engagements pour investir dans les sites, moderniser les outils de production et diversifier les débouchés.
La CFDT a interpellé les dirigeants de Walor/Mutarès ainsi que les pouvoirs publics, au niveau régional et national, depuis plusieurs mois : l’Inspection du Travail, la Direction du Travail, la Région, le Ministère de l’Economie à Bercy.
La CFDT demande des investissements et la modernisation des usines, ou de trouver d’autres industriels pour réinvestir dans les sites, en accompagnant et en saisissant les opportunités qu’offrent la décarbonation de la filière automobile sur de nouvelles activités.
Au lieu de laisser de dégrader les situations économiques et sociales, la CFDT réclame que Mutarès s’implique pour les investissements nécessaires par ses filiales et ses sites industriels de la filière automobile.
La CFDT sera présente au Salon de l’Auto le mardi 15 octobre pour alerter les acteurs économiques de la filière et les pouvoirs publics.
Dans les Ardennes
Le Tribunal de Commerce de Sedan a placé en redressement judiciaire les 25 septembre et 10 octobre les deux sites ardennais du sous-traitant automobile Walor. Il entraînerait, dans le pire scénario, la suppression de 150 emplois à Bogny-sur-Meuse et 95 emplois à Vouziers. Près de 250 salariés menés dans l’impasse par un propriétaire financier, le groupe Mutarès, ce sont aussi 250 familles malmenées, dans l’incertitude totale, sur un territoire durement touché par le chômage. En conséquence, avec ces fermetures, ce sont plus de 1000 emplois indirects qui seront rayés de la carte dans le territoire ardennais : chez les sous-traitants, les fournisseurs, dans les commerces, dans les services publics.
La connexion avec les marchés européens, la disponibilité énergétique avec la proximité de Chooz, l’emplacement des installations, l’engagement des salariés représentent autant d’atouts pour l’avenir de ces sites à Vouziers et Bogny.
Un nouveau projet industriel et une mobilisation de tous les acteurs locaux, régionaux et nationaux permettront de redonner des perspectives aux salariés, à leurs familles, et aux parties prenantes du territoire.
En France
Le groupe Walor, dont le siège est basé à Laval (53), est composé de 5 autres sites industriels :
– Laval (53, Pays de la Loire) : 148 emplois
– Le Chambon-Feugerolles (42, Auvergne-Rhône-Alpes) : 67 emplois
– Offranville (76, Normandie) : 100 emplois
– Toucy (89, Bourgogne-Franche-Comté) : 48 emplois
– Legé (44, Pays de la Loire) : 80 emplois
t.laurent
14 octobre 2024