Renault : la CFDT s’associe sans réserve à l’avis défavorable du Comité de groupe sur le plan de réduction des coûts

À la suite de la volonté exprimée par la Direction du groupe Renault en mai dernier de mettre en œuvre au niveau global un plan de réduction des coûts de 2 milliards d’euros, le Comité de groupe a été convoqué le 21 octobre dernier en configuration européenne dans le cadre d’une procédure d’information-consultation conformément à la Directive européenne 2009/38.

À cette fin, un dossier relatif à ce projet avait été préalablement envoyé à chacun des membres du Comité de groupe, le 13 octobre dernier, à titre confidentiel et sous couvert d’un embargo.

Le déploiement de ce plan de réductions de coût exceptionnel s’effectue dans un contexte automobile compliqué et dans un environnement économique incertain, eu égard à la crise sanitaire que nous connaissons.

Aussi, aux vues de la complexité d’un tel dossier qui impacte à très court terme directement l’emploi et l’organisation de Renault en entraînant pour chacun des salariés des répercussions significatives sur leur charge de travail, le périmètre de leur compétence, leur activité et parcours professionnel, la CFDT a d’emblée argumenté et convaincu la majorité des membres de la nécessité d’une suspension de séance pour réfléchir et échanger autour d’un tel projet. Elle a obtenu gain de cause puisque le Comité a alors décidé de suspendre la séance jusqu’au 10 novembre, date à laquelle le Comité s’est à nouveau réuni pour lever cette suspension en émettant un avis sur cette consultation.

La CFDT a mis à profit ce délai pour consulter, réfléchir et échanger sur les éléments clés du Projet. Forte de ce travail, elle a ensuite pris toute sa part dans la rédaction et l’élaboration de l’avis du Comité de Groupe par la proposition et l’apport d’amendements pris en compte in fine dans la dernière version du texte.

Cet avis, porté par la majorité des membres du Comité du groupe au titre de la consultation officielle de l’instance, rejette sans aucune ambiguïté le plan d’économies de 2Mds d’euros. Outre le fait que ce plan intervient dans un environnement économique très incertain pour l’automobile, ce texte souligne les lacunes du projet en matière d’accompagnement des salariés face à la réduction à marche forcée des effectifs et aux risques psychosociaux inhérents à l’anxiété générée. Il met aussi en avant le manque d’ambition concernant les thématiques RSE et de maîtrise de chaîne des valeurs, mais aussi le manque de vision d’entreprise à plus ou moins long terme, notamment sur des secteurs entiers tels que le Commerce et la Banque. A contrario, le plan met l’accent sur l’aspect purement financier au détriment de l’aspect humain dans l’encadrement des salariés, sans autres motivations que la réduction des coûts à court terme. Inacceptable pour les membres du Comité du groupe qui insistent sur la nécessité impérieuse d’un dialogue social de qualité dans ce contexte aussi abscons qu’anxiogène.

Autant d’éléments développés dans le texte qui rencontrent en tout point les valeurs portées par la CFDT et qui inspirent ses militants. Dès lors, elle ne peut qu’y souscrire en le soutenant sans réserve.