Négociation territoriale en Picardie : la CFDT déplore une impasse
Dans les quatre chambres de négociation paritaire de la Picardie (Somme-Amiens, Vimeu, Aisne, Oise), les discussions autour de la révision/extinction des conventions collectives territoriales de la métallurgie sont arrivées dans une impasse. La CFDT et les autres Organisations syndicales regrettent les positions dogmatiques des Chambres patronales.
L’enjeu de ces discussions était d’identifier les particularités des conventions collectives territoriales de la métallurgie afin de les remplacer, si nécessaire et conformément aux règles de la convention collective nationale de la métallurgie, dans un accord autonome territorial.
Cependant, que ce soit par exemple sur le temps de pause des femmes enceintes ou sur le délégué syndical suppléant (deux des spécificités picardes), la Chambre patronale a rejeté toute idée de voir ces spécificités incluses dans un accord autonome en Picardie, malgré l’insistance de la CFDT à défendre ces particularités. L’argumentaire de la Chambre patronale ne tient pas compte des deux conditions nécessaires pour un accord autonome, à savoir : que ces dispositions soient significatives et n’entrent pas en compétition avec la convention collective nationale.
Au fur et à mesure des rencontres, les échanges se sont tendus au point que les négociateurs CFDT arrivent à la conclusion que la Chambre patronale ne souhaite pas signer d’accord autonome, ce qui remet en cause la possibilité de signer un accord de révision/extinction des conventions collectives territoriales de la Picardie et ne laissera comme solution que leur dénonciation. Les négociateurs CFDT craignent pour l’avenir du dialogue social territorial avec une telle approche de l’UIMM. Les discussions autour de la révision/extinction n’ont même pas permis d’envisager des dispositions territoriales innovantes (comme une commission de médiation autour de la nouvelle classification proposée par la CFDT) faute de volonté patronale.
Cette posture rigide de la Chambre patronale s’est déjà ressentie lors des négociations pour les minima qui ont abouti à une impossibilité de faire avancer la valeur du point sur trois des quatre territoires, ceci malgré une inflation hors normes.
Les négociateurs CFDT espèrent maintenant que les prochaines discussions des instances nationales permettent de clarifier les possibilités territoriales et que cela obligera la Chambre patronale à mettre de côté sa position intransigeante.
t.laurent
2 juin 2022