Manoir : en 2018 la CFDT dénonçait déjà un démantèlement prévisible du groupe
Depuis décembre 2018, la CFDT a dénoncé en Comité de Groupe France le manque de transparence de la Direction générale, l’absence de stratégie industrielle et les difficultés financières du groupe pouvant mener à des fermetures de sites.
La CFDT a alerté l’ensemble des acteurs politiques et très rapidement des rencontres ont eu lieu (maires, députés, conseil régional, préfecture, Bercy…) afin de proposer des alternatives économiques, agir ensemble pour préserver l’emploi et l’activité des six sites du groupe Manoir. À la suite de ces rencontres, l’État, conscient des risques de démantèlement des activités stratégiques de Manoir et du non-respect des engagements de l’actionnaire unique chinois en termes d’investissement et de capital, a accordé un soutien financier transitoire. Mais l’actionnaire chinois n’ayant pas respecté ses échéances de versements d’un montant de 40 millions, l’aide accordée par l’État n’a permis qu’un sursis de quelques mois.
Fin 2020, le Groupe est donc placé sous administration judiciaire avec plusieurs tentatives de trouver des repreneurs, solutions privilégiées par les élus CFDT plutôt que la position attentiste de fonds chinois illusoires. N’ayant eu que des lettres d’intentions de potentielles reprises, début mars, les tribunaux de commerce décident de placer en redressement judiciaire les six sites du Groupe Manoir (1 100 salariés), spécialisé dans la chaudronnerie la fonderie et le traitement de l’eau. Ce redressement a pour conséquence une cessation de paiement ainsi que l’ouverture d’une période d’observation jusqu’au 23 août 2021. Au terme d’une période de dépôt d’offres de reprises clôturée le 22 mars (6 avril pour le site ACPP) ; chacun des sites du groupe a reçu, à ce jour entre une à trois offres de repreneurs potentiels hormis le site d’Agriandre qui n’a pas d’offres à ce jour.
Les élus CFDT rencontreront prochainement les éventuels repreneurs afin d’analyser les offres de reprise (projets, investissements et stratégies industriels) et les conséquences éventuelles sur l’emploi. La CFDT n’a eu de cesse d’échanger, d’informer et d’accompagner les salariés dans cette période difficile et continuera à tout mettre en œuvre pour protéger les emplois et activités des sites du groupe Manoir.
L’examen des offres de reprise aura lieu le 20 avril devant les tribunaux de Rouen pour trois sites et fin avril devant le tribunal de commerce de Paris pour trois autres sites.
t.laurent
24 mars 2021