IBM : la CFDT déplore que l’entreprise poursuive en France une politique de décroissance profitable avec un nouveau PSE
IBM France vient d’annoncer au comité d’entreprise un plan social (PSE) en France, sur la base du volontariat, concernant 5% de ses emplois (plus de 100 emplois). Le projet ne touche que la France, les autres pays européens ne sont pas concernés. IBM liquide, entre autres, les dernières activités industrielles de l’usine de Montpellier. L’entreprise procède également à des réductions d’effectifs dans les activités de maintenance matérielle et logicielle, les fonctions de support et les laboratoires de recherche.
La CFDT estime qu’IBM recourt à nouveau à un plan social pour réaliser ses alignements stratégiques, et rester dans la course face aux nouveaux défis de l’informatique à l’ère du Cloud et de l’Intelligence artificielle. Il s’agit donc d’une réduction de l’effectif pour relocaliser aux USA les dernières activités industrielles et pour augmenter ses profits en poursuivant une politique de déplacement d’emplois vers des pays à bas coûts, en particulier l’Europe de l’Est et l’Inde.
Alors que la compagnie IBM s’est déjà en fin 2021 séparée de ses activités d’infogérance (lors de la scission d’entreprise qui a donné naissance à Kyndryl), et de 25% de son personnel en France ; IBM France continue une politique de « décroissance profitable », qui risque de ne pas être soutenable sur la durée.
En France, l’entreprise IBM France SAS est bénéficiaire (60 millions d’euros en 2021), dispose d’une énorme réserve de trésorerie et perçoit le crédit impôt recherche (CIR) en France, ce qui minore ses impôts. IBM a recourt à des mesures de fin de carrière pour gérer sa pyramide des âges (âge moyen proche de 50 ans à IBM France SAS). Il s’agit d’une politique sociale paradoxale alors que le gouvernement entend prolonger l’âge légal de départ à la retraite.
La CFDT IBM France constate que les employés, ingénieurs/cadres déplorent depuis plusieurs années :
• un manque de reconnaissance financière de leurs efforts ;
• des surcharges de travail (entraînant parfois des épuisements professionnels appelés « burn-out ») ;
• une lourdeur des processus internes.
À l’approche de la soixantaine, la CFDT constate que ces salariés sont souvent déjà « usés » par le travail et attendent un plan de départ. Un cercle vicieux s’est installé où, d’un côté du cercle, IBM met la pression et, de l’autre, nombre de salariés attendent un plan de départ. Ces derniers imaginent mal dans ces conditions, pouvoir patienter jusqu’à un âge de départ à la retraite qui serait légalement repoussé pour tous en France.
La CFDT s’inquiète aussi pour les salariés qui resteront dans l’entreprise et qui pourraient subir une charge de travail accrue.
t.laurent
19 décembre 2022