Faurecia : après les annonces d’évolution de la fusion FCA-PSA, la CFDT s’inquiète du devenir de la société
La sortie de Faurecia est prévue depuis le début du projet de fusion de PSA-FCA et la CFDT s’en inquiète. Pour la CFDT, les derniers changements communiqués par la Direction de PSA ne sont pas rassurants sur l’avenir du sous-traitant automobile. Le fait de redistribuer les actions de l’entreprise aux actionnaires du nouveau groupe Stellantis, issu de la fusion FCA-PSA, et non plus aux actionnaires de PSA n’est pas anodin. Le fait d’augmenter un actif flottant déjà fort haut, dans la structure capitalistique de Faurecia en le passant au-dessus des 80 % du capital total du sous-traitant, bouleverse les équilibres et les forces entre les différents actionnaires. Ces derniers ne pèsent plus individuellement que moins de 3 % (à l’exception de Exor qui fait son entrée avec plus de 6 % des actions) avec un impact probable sur la gouvernance de Faurecia.
La CFDT craint de voir Faurecia capté par des fonds d’investissement sans aucune vision industrielle, mais plutôt avec des logiques de rentabilité de court-terme. Là où l’émancipation de Faurecia et son évolution dans le champ des nouvelles technologies nécessitent un portage sur le moyen terme et des investissements rapides, on pourrait voir émerger des appétits féroces. L’engagement de ne pas céder les actions de Faurecia sur un délai de 6 mois ne s’appliquant qu’aux actionnaires principaux et non pas à la partie flottante de l’actionnariat, n’aura que peu d’effet régulant.
À l’heure où il est question de localisation et de relocalisation d’activités notamment dans la filière automobile française, sujet qui semble être porté par le Gouvernement, la CFDT voit chez Faurecia un risque d’instabilité majeur. Pour la CFDT, la participation de l’État au travers de la BPI au sein du capital de Faurecia mériterait d’être augmentée. Il faut rééquilibrer les forces au profit d’une réussite d’un projet industriel gagnant-gagnant pour l’emploi et l’empreinte industrielle en France.
t.laurent
9 octobre 2020