Bureau Veritas : la CFDT constate une « casse sociale sans précédent »
Bureau Veritas, comme les autres entreprises du secteur de la certification, a été contrainte par décision de justice de changer de convention collective pour passer de la métallurgie au Syntec. La négociation d’un nouveau contrat social s’est dès lors engagée avec une volonté affichée de la Direction de Bureau Veritas de respecter un équilibre pour que les salariés ne soient ni gagnants ni perdants. Malheureusement, loin de respecter sa parole, la Direction de l’entreprise a fini par proposer un accord de transposition largement défavorable aux salariés. Elle veut conserver les temps de travail plus élevés de la métallurgie (convention de forfaits heures et jours), tout en supprimant les évolutions de rémunération liées à l’ancienneté, sans vouloir appliquer les salaires de Syntec, plus élevés pour les conventions de forfait en question.
Ce type d’accord, ouvrant la possibilité de négocier moins favorablement, a été rendu possible par les ordonnances « Macron » qui ont supprimé le principe de faveur dans la hiérarchie des normes sur certains thèmes.
La CFDT et FO, les deux organisations syndicales majoritaires, ont refusé de signer l’accord proposé, contrairement aux deux syndicats minoritaires qui ont ensuite demandé un référendum pour valider l’accord.
En prévision du référendum, la Direction use et abuse des moyens de communication numériques et financiers dont elle dispose (courriers au domicile des salariés, mails, etc.) pour inciter les salariés à voter en faveur de ce texte défavorable, alors que les syndicats ne disposent, pour seul média, que des panneaux d’affichage dans les agences, vides à cause du télétravail et de la Covid-19. Le référendum s’organise sans égalité de moyens ni de temps de parole, bafouant ainsi les règles démocratiques.
Les élus CFDT regrettent que le pouvoir législatif n’ait prévu aucune disposition pour permettre aux organisations syndicales de communiquer dans un tel contexte qui dure pourtant depuis 2 ans chez BV.
Alors que Bureau Veritas engrange des bénéfices records et se prépare à gâter ses actionnaires, la société incite ses salariés à valider, par voie référendaire, une casse sociale sans précédent.
Ce nouveau contrat social, proposé au vote des salariés, n’a rien d’une évolution conventionnelle, mais tout d’un accord de performance collective de la pire espèce.
La CFDT considère que cet accord ne ferait qu’accentuer les difficultés de recrutement et de turn-over important au sein de Bureau Veritas.
Dans ce contexte, la CFDT subit une campagne de dénigrement orchestrée par les managers qui n’hésitent pas à faire pression sur les salariés au cours des entretiens annuels et à présenter les éléments de comparaison de la CFDT comme des « fakes news ».
t.laurent
4 mars 2022