Airbus : la CFDT enquête sur la mise en œuvre de la CCN métallurgie

Le site internet de la CFDT Airbus présente depuis la rentrée les résultats d’une enquête organisée auprès des salariés d’Airbus sur l’application des nouvelles classifications de la Convention collective nationale de métallurgie qui entre en application le 1er janvier 2024. Et ils ne sont pas bons. Airbus est dans les tous premiers grands groupes à informer les salariés de leur classification dans le nouveau référentiel. Or, la CFDT fait état de 70% de mécontents, parmi les salariés ayant répondu. 6% ont vu leur classification réévaluée. Pour les autres, seuls 9% ont eu une explication écrite de leur manager.

Cette situation est la conséquence directe de la méthode employée par la Direction Airbus, qui a choisi :
• de s’appuyer sur un catalogue préexistant de métiers pour construire les fiches d’emploi, au détriment d’une description au plus près possible des activités du salarié ; une approche descendante qui peut conduire à une description des tâches très éloignée de leur travail réel,
• de remettre à chaque salarié sa fiche emploi et les cotations associées sans respecter l’étape de validation de la fiche emploi par le salarié avant cotation.

La CFDT ne peut que regretter qu’Airbus n’ait pas saisi l’occasion de la nouvelle classification pour améliorer l’attractivité des emplois, développer le dialogue professionnel et renforcer la confiance des salariés.

Malgré les seize mois écoulés depuis la signature de la nouvelle convention collective, qui laissaient le temps aux entreprises d’anticiper et de préparer sa mise en œuvre effective au 1er janvier 2024, la CFDT constate que de nombreux employeurs n’ont toujours pas engagé le processus d’information/consultation des instances représentatives du personnel, que d’autres restent opaques sur la mise en œuvre de ce dispositif important pour l’évolution de carrière des salariés. Elle déplore des fiches d’emploi rédigées par les seuls employeurs, sans implication ni concertation des salariés et de leurs représentants. Cette approche ne peut que générer des incompréhensions, des approximations, des contestations sur les cotations. Elle ne peut que provoquer de la grogne sociale, du désengagement des salariés.

La FGMM-CFDT a mis en place des formations dédiées à la maîtrise par ses militants de la nouvelle classification et de nombreux militants ont obtenu la certification paritaire de la métallurgie qui l’atteste. La CFDT n’hésitera pas, le cas échéant, à accompagner les salariés dans leurs recours administratifs, juridiques et prudhommaux.