Reinhausen France : la CFDT craint des fermetures en cascade

La CFDT craint des fermetures en cascade à la suite de l’arrêt de fabrication de pièces d’isolateurs électriques.

Reinhausen France est une PME de 62 salariés spécialisée dans la production d’isolateurs électriques en composite. Celle-ci est filiale du groupe Maschinenfabrik Reinhausen. Elle est installée en France sur le site de Cusset, dans le bassin vichyssois.

Depuis lundi 5 septembre, la fermeture de cette usine a été annoncée en CSE, de même que le licenciement intégral de tous les employés. Les raisons invoquées de cette fermeture sont les suivantes : forte concurrence chinoise sur les marchés de Reinhausen, refus du Gouvernement chinois d’acheter depuis un an et demi les grands isolateurs haute-tension produits par Reinhausen à Cusset. Le chiffre d’affaires de cette entreprise, anciennement américaine, rachetée par les Allemands depuis 2017, serait en chute libre. En interne, la tension est à son comble, car le bassin vichyssois n’est pas très dynamique en termes d’emplois industriels. Les élus du CSE craignent que la santé et la sécurité des salariés se dégradent compte tenu des taux d’accident du travail déjà constatés et de la quasi-absence de mesures préventives face à un niveau de production que la Direction veut maintenir jusqu’à la fermeture. Ils prévoient une flambée des risques psychosociaux, car le peu de moyens mis en place par la Direction (soutien psychologique) ne répond pas aux besoins des salariés.

Les salariés subodorent une délocalisation en Inde, pays dans lequel MR s’implante via une joint-venture. Le CSE de Reinhausen, accompagné de cabinets d’expertise et d’avocats ainsi que la CFDT, signale que certains isolateurs sont actuellement utilisés par des firmes comme GE (ex-Alstom) pour des disjoncteurs de centrales atomiques. Tous ont pris contact avec le cabinet d’Élisabeth Borne pour exposer le problème lié à l’arrêt de fabrication de ces pièces en France, qui déclencherait aussi l’arrêt de GE à Villeurbanne et peut-être à Aix-les-Bains, deux établissements qui emploient plusieurs centaines d’employés sur les deux sites.

Le CSE estime que le démontage de la ligne de fabrication des grands isolateurs en janvier 2023 aurait un réel impact négatif sur l’attractivité du site et son rachat potentiel. Le comité et la CFDT ont également pris contact avec la représentante allemande du syndicat IG Metall au Conseil d’administration du groupe.