La CFDT estime que Schneider Electric doit quitter Hong-kong
La CFDT réclame que Schneider Electric prenne position face au génocide des Ouïghours, en cohérence avec ses principes de responsabilité, et que l’entreprise quitte le Kerry center de Hong-kong pour donner au monde le signe de sa désapprobation.
Les syndicats de Hong-kong ont prononcé leur dissolution pour protéger leurs adhérents de la répression. En octobre 2021, la Confédération des syndicats a annoncé sa propre dissolution, pour protéger ses 150 000 adhérents…
La CFDT constate qu’il ne reste plus grand-chose du principe « un pays, deux systèmes » qui prévalait à l’époque où le PDG de Schneider Electric avait décidé de s’installer à Hong-kong. Quitter le « Kerry Center » n’impliquerait pas de renoncer au commerce en Chine. Les pays qui boycottent les Jeux Olympiques chinois continuent de commercer avec la Chine, par exemple. La Direction de Schneider Electric pourrait demain gagner Tokyo, Séoul ou Los Angeles ; ou même revenir à Paris… Les mégapoles bien connectées ne manquent pas. L’installation de la Direction au Kerry Center avait plusieurs significations : accélérer l’internationalisation du groupe et confirmer l’importance de la zone Asie-Pacifique. Elle avait aussi un objectif de simplifier les déplacements des dirigeants. Le groupe a beaucoup changé depuis et Hong-kong a beaucoup changé également. Pourquoi y rester ?
Alors que l’Assemblée nationale française vient de reconnaitre officiellement le génocide des Ouïghours en Chine, Schneider ne peut plus faire « comme si de rien n’était ». En tant qu’entreprise mondiale, la CFDT estime que la responsabilité de Schneider Electric va au-delà des seules obligations réglementaires et légales, en particulier dans le domaine des Droits de l’Homme. De nombreux états démocratiques ont déjà pris position symboliquement à l’occasion des Jeux Olympiques sur ce sujet. Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, le Danemark, le Japon… De nombreux pays démocratiques ont déjà annoncé qu’ils boycotteraient « diplomatiquement » les prochains Jeux Olympiques de Pékin. Les athlètes participeront bien aux épreuves, mais ces pays n’enverront pas de représentant officiel. Ils entendent ainsi dénoncer les crimes contre l’Humanité commis par le régime chinois – ceux-là mêmes qui viennent d’être dénoncés par l’Assemblée nationale française.
La CFDT est convaincue que pour Schneider Electric, rester c’est soutenir symboliquement la dictature.
t.laurent
9 février 2022