PSA Douvrin : encore un effort ! La CFDT attend un autre moteur à côté de l’EB Gen3 pour pérenniser l’emploi
Stellantis va produire un moteur de troisième génération dans l’usine historique de Douvrin. Pour la CFDT PSA Douvrin, c’est une bonne nouvelle, mais pas suffisante pour sécuriser les parcours professionnels des salariés de Douvrin en permettant une transition juste et douce.
La question des volumes de cette nouvelle fabrication est cruciale. Il faudrait que les volumes de fabrication du nouveau moteur soient conséquents et pérennes. Malheureusement, ceux-ci ne le seront peut-être pas. La CFDT estime que le nouveau moteur « EB Gen 3 » seul, avec un volume au maximum des capacités de production (370 000 moteurs/an) n’est pas suffisant pour faire vivre l’usine de Douvrin. En effet, celui-ci n’occupera qu’un seul atelier sur trois et fera travailler un effectif d’environ 400 personnes. La décroissance naturelle du site de Douvrin qui est actuellement d’environ 100 personnes par an, alors que l’effectif est de 1 500 salariés aujourd’hui, peut faire craindre à terme un plan social même avec l’arrivée de ce moteur. Pour que Douvrin puisse vivre, la CFDT estime qu’il faudrait un second moteur pour occuper 400 autres salariés au minimum à savoir le moteur hybride EP Gen3 dont le départ est prévu pour la Hongrie.
Mais du côté de la pérennité, PSA peut très bien faire le choix de répartir la fabrication de ces nouveaux moteurs hybrides rechargeables d’« EP Gen3 » entre la France et la Hongrie. L’usine de Douvrin réduirait, dans ce cas ses volumes de moitié en les partageant avec un autre site : 100 000 moteurs/an à Douvrin et autant à Szentgotthard en Hongrie, par exemple. Cette approche sécuriserait une partie de la chaîne d’approvisionnement en France.
Pour la CFDT, l’idéal pour Douvrin serait en 2024, la dotation du moteur EB Gen3 à 370 000/an (effectif occupé d’environ 400 salariés), l’affectation complémentaire d’un volume a minima de moteur hybrides rechargeables EP Gen3 à hauteur de 100 000 moteurs/an (effectif occupé d’environ 200 salariés) et le maintien du moteur DVR le plus longtemps possible (effectif occupé environ 200 salariés) en attentant les arbitrages européens et français. Cette approche donnerait de la stabilité aux services prestataires qui emploient environ 150 salariés (CGO, Métrologie…).
Enfin, la CFDT s’appuie sur l’argumentaire du ministre Bruno Lemaire sur le maintien d’activité en lien avec le plan de relance et de soutien à la filière automobile. En effet, le moteur EP dont le départ est prévu pour la Hongrie et dont la CFDT souhaite le maintien à Douvrin est éligible au cumul de la prime à la conversion et du bonus écologique (jusqu’à 7000 €) puisque le moteur est monté sur des hybrides rechargeables. Il n’en est pas de même du moteur EB. Donc, les aides financeraient une motorisation « hybride » dont la production serait délocalisée. Cela irait à l’encontre des engagements attendus par le Gouvernement notamment si l’on tient compte du rapport Guyot sur la compétitivité de la filière et la relocalisation d’activités du secteur automobile en France.
La CFDT maintient donc son exigence de socio-conditionnalité des aides en demandant le retour en France des motorisations subventionnées.
t.laurent
15 avril 2021