Renault : la CFDT estime l’assemblage de l’usine de Flins vital pour l’avenir du tissu industriel français
La CFDT a rédigé un dossier basé sur le maintien de l’assemblage à Flins, constituant une alternative au projet de Renault. Ce dossier, transmis aux Pouvoirs publics, après avoir été présenté en interne, établit les constats suivants.
Après les lancements de Twingo véhicules électriques, fabriquée en Slovénie et de la Spring véhicule électrique depuis la Chine, c’est hors de France que Renault envisage de fabriquer la remplaçante de la Zoé ! En 2025, l’Alliance pourrait vendre environ 550 000 véhicules pure électrique en Europe et plus encore en 2030. À l’horizon 2025, cela signifierait que 2/3 à 3/4 des véhicules électriques vendus par Renault en France seront fabriquées hors de France… Alors que la France est l’un des principaux marchés de l’électrique en Europe !
La CFDT estime que la plateforme électrique développée à Douai centrée sur les segments C&D (gammes supérieures) est trop haut de gamme : le potentiel de développement important de l’électrique dans le segment B (gammes moyennes), véhicules polyvalents et accessibles, impose de repenser à une plateforme dédiée. La CFDT pense qu’un autre projet est indispensable si Renault veut rester performant et maintenir son avance par rapport à ses concurrents. Par ailleurs, la CFDT constate que l’usine de Douai ne peut accueillir seule tous les véhicules électriques que l’Alliance devra vendre en Europe.
La CFDT affirme qu’il faut donc réétudier sérieusement la possibilité d’un renouvellement des véhicules électriques de segment B de l’Alliance sur Flins. Elle propose, face aux offres optimisées que préparent les concurrents du groupe, une solution nouvelle, qui répond à la fois aux enjeux de compétitivité en coût, poids, autonomie et ratio habitabilité/longueur hors tout, implantable sur Flins, plutôt qu’un projet à faible ticket d’entrée, basé sur une plateforme Clio, qui fera perdre du terrain sur le marché des purs véhicules électriques. Les propositions de la CFDT n’ont pas trouvé de réponse en interne de l’entreprise, malgré de multiples courriers et demandes, c’est pourquoi nous interpellons les Pouvoirs publics et les responsables politiques.
La France finance, par des bonus écologiques sur le véhicule électrique et hybride, des fabrications hors de France : est-ce normal ? Des capacités à Flins, qui ont le savoir-faire, sont laissées à l’abandon, alors que le besoin de nouvelles capacités de véhicules électriques est clairement identifié pour demain. Nous ne l’acceptons pas. Le dossier de la CFDT prouve, chiffres à l’appui, qu’un futur pour le site de Flins est possible avec tous les salariés du site. La CFDT et tous les salariés sont prêts à se mobiliser et faire de Flins une des usines de référence du groupe.
t.laurent
23 novembre 2020