Vallourec : l’intersyndicale en appelle à l’État, actionnaire de l'entreprise, pour la sauvegarde de l’outil industriel en France
Vallourec, à peine remis de la précédente crise des marchés pétroliers et gaziers de 2014, subit de plein fouet la pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur les marchés de l’énergie (pétrole et gaz). À la suite de la précédente crise, Vallourec a déjà réalisé une restructuration massive de ses activités en France marquée par la suppression de 1 000 emplois et par la fermeture des laminoirs de Saint-Saulve (Nord) et Déville-Lès-Rouen (Seine Maritime), la cession de son aciérie de Saint-Saulve et de sites industriels (en Bourgogne et dans le Nord).
Le sauvetage de Vallourec avait été rendu possible par une augmentation de capital souscrite par BPI France et Nippon Steel Sumitomo, devenus actionnaires majoritaires avec chacun 15 % du capital (le reste étant détenu par les salariés à 4,2 % et le public à 65 %). Cette restructuration s’est accompagnée d’une montée en puissance de l’outil de production dans des pays à bas coût de production, le Brésil et surtout la Chine où le groupe a racheté une usine et l’Ukraine où Vallourec a créé une joint-venture avec Interpipe.
La crise sanitaire percute de plein fouet la situation du groupe, encore fragile, avec deux conséquences majeures. La baisse de la demande en pétrole et gaz et la baisse des cours associée ont stoppé net les investissements des compagnies pétrolières et complètement asséché le carnet de commandes.
La situation financière, plombée par une dette de 2,4 milliards d’euros dont 1,7 milliard à échéance février 2021 (le service de la dette pesant pour 175 millions d’euros par an) a conduit Vallourec à lancer une opération de restructuration de sa dette auprès de ses actionnaires et créanciers (banques et porteurs d’obligations). Un mandataire ad’hoc a été nommé pour tenter une négociation amiable entre parties prenantes.
Dans ce contexte, la question est posée de savoir quelles contreparties seront demandées par les créanciers pour consentir à un « effort » et restructurer la dette ? Les salariés français craignent un nouveau démantèlement industriel qui serait présenté par la Direction comme gage de la survie.
L’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC craignant une restructuration massive qui impacterait très fortement les usines françaises, en appelle à l’État, premier actionnaire de Vallourec, pour maintenir une activité industrielle française.
t.laurent
2 novembre 2020