Airbus : la CFDT demande un plan social à la hauteur pour les salariés volontaires au départ
La CFDT constate que depuis des mois la Direction d’Airbus agite la menace de licenciements secs afin de préparer les esprits à la nécessité d’un « Accord de performance collective » (APC ou Accord de compétitivité) visant à abaisser les coûts en rognant les statuts et avantages des salariés d’Airbus. Elle souligne qu’un APC serait la double peine et inutile, car sur les 4 200 postes qu’Airbus envisage de supprimer en France, 1 200 seront « sauvés » grâce au dispositif d’Activité partielle de longue durée (APLD), sachant que la Direction est loin d’exploiter tout le potentiel de ce dispositif et 500 postes seront maintenus grâce aux crédits débloqués par l’État pour le développement de l’avion vert.
La CFDT estime donc que l’entreprise doit réduire son objectif de suppression d’emplois à 2 500 postes pour aboutir à zéro licenciement sec in fine. Elle appelle la Direction d’Airbus à mettre en œuvre les moyens pour le départ des salariés volontaires. Elle déplore qu’Airbus veuille limiter à 650 le nombre de départs en cessation anticipée d’activité, alors que les volontaires voulant bénéficier de ce dispositif sont plus nombreux. Par ailleurs, elle regrette que la Direction soit dogmatiquement opposée au temps partiel (semaine de 4 jours) sur une période transitoire au volontariat. La CFDT a été sollicitée par de nombreux salariés favorables à cette initiative. Elle n’accepte pas cette posture, d’autant plus que, pour les salariés allemands d’Airbus, cette solution devrait être mise en œuvre sur une large échelle.
Si nul ne peut nier la gravité de la crise du secteur aérien, la CFDT estime que la situation d’Airbus reste saine. Les mesures de cash containment ont été efficaces (12 milliards d’euros économisés sur 2020), plus de 500 avions devraient être livrés cette année, Airbus reste en pole position pour sortir leader de la crise. La note financière d’Airbus reste élevée, ce qui lui permet d’emprunter sur les marchés à des taux préférentiels. Par ailleurs, la CFDT rappelle que :
Les salariés ont payé avec les jours d’absence imposés lors du confinement, puis avec l’accord de récupération des heures perdues (non signé par la CFDT).
L’État français et les contribuables ont payé à travers les mesures de financement de l’activité partielle, ce qui a permis le maintien des postes jusqu’à la fin de l’année. Ils vont continuer à soutenir l’entreprise avec le financement de l’APLD et de la R&D pour l’avion vert.
C’est maintenant au tour d’Airbus de mobiliser les moyens afin de mettre en œuvre un plan social qui aboutisse réellement à zéro licenciement sec.
t.laurent
15 septembre 2020